République Dominicaine : "Une crise de masculinité machiste" à l’origine de108 assassinats de femmes depuis janvier 2012
17/07/2012
- Opinión
Cent huit (108) femmes ont déjà été victimes d’une vague d’assassinats en République Dominicaine depuis le début de l’année 2012, selon ce qu’indique la militante féministe, Sergia Galvan citée par le journal français, le Monde.
Le féminicide est devenu la principale cause de mort des femmes en âge de procréer en République Dominicaine, apprend-on.
Assassinée de quatorze coups de couteau par son mari, à la suite d’une dispute, le jeudi 12 juillet, à Boca Chica, à 30 kilomètres à l’est de Santo Domingo, Ymilda Urbaez, âgée de 32 ans, surnommée "La Rubia" (la blonde), est la dernière victime de la vague de meurtres de femmes qui ensanglante la République dominicaine, rapporte le journal français.
L’augmentation des féminicides est liée à "la crise de la masculinité machiste", souligne la sociologue Rosario Espinal.
" Les femmes ont acquis plus d’autonomie grâce à l’accès à l’éducation et à l’emploi, et l’homme machiste, incapable de gérer son insécurité, devient un sujet à haut risque pour elles ", ajoute Espinal.
"Une grande partie des féminicides est commise par des hommes qui n’ont pas accepté une rupture", observe le psychiatre César Mella.
" Les agents de la force publique figurent aussi parmi les agresseurs de femmes", signale Mella.
Les violences contre les femmes n’ont cessé d’augmenter ces dernières années Mais, il n’existe que deux refuges pour les femmes maltraitées dans tout le pays, constate t-il.
Aucun programme n’est mis en place pour les quelques 800 enfants qui se retrouvent orphelins de mère, chaque année, à cause des féminicides (assassinats de femmes), ajoute le Monde.
Face à cette cascade d’assassinats, plusieurs dizaines d’organisations de femmes, syndicales et de la société civile se sont associées à une journée de " deuil national "pour honorer la mémoire des victimes et exiger des mesures concrètes.
Constatant l’échec des programmes de lutte contre les violences, dont les femmes sont victimes, le procureur général de la République, Radhamés Jiménez, appelle l’État à une action effective qui exige, selon lui, de l’argent, une amélioration de la législation et des programmes de prévention et d’éducation.
Radhamés Jiménez critique les pouvoir législatif, exécutif et judiciaire, qui n’ont, jusqu’à présent, fait montre d’aucune volonté politique à agir.
Affirmant que "le droit à la vie est le premier droit humain, que l’État doit le défendre y compris dans la sphère privée", la députée Minerva (Minou) Tavarez Mirabal promet, de son côté, de se battre pour que "la lutte contre les féminicides se traduise dans le budget national" en République Dominicaine.
https://www.alainet.org/fr/articulo/159643?language=en
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