Enthousiasme et prudence au parlement vis-à-vis de la désignation de Rouzier comme premier ministre
24/05/2011
- Opinión
Un certain enthousiasme mêlé de prudence est perceptible au niveau des deux Chambres du parlement à propos de la désignation de Daniel Gérard Rouzier au poste de premier ministre.
Jean Rodolph Joazile, président du Sénat, affirme à AlterPresse que « le sénat a accueilli favorablement le choix du citoyen Daniel Gérard Rouzier pour devenir le 16e Premier ministre du pays, car le président de la chambre des députés et moi avons fait des propositions au président Martelly sur le profil de celui qui devrait être un chef du gouvernement. »
Le président de la chambre basse, Sorel Jacinthe abonde dans le même sens et indique à l’agence que « la chambre basse n’a aucun problème avec le choix du président Martelly ».
Après avoir désigné officiellement son premier ministre, le chef de l’Exécutif s’est lancé dans une campagne de communication à travers les médias et les réseaux téléphoniques en vue de faire passer son choix au parlement où son parti (Repons Peyizan) ne dispose que de 3 députés.
Rouzier doit d’abord obtenir sa ratification par les deux chambres avant de franchir la seconde étape qui est l’approbation de sa politique générale, ce qui lui permettra de devenir chef de gouvernement.
« Rien n’est encore acquis pour les deux hommes, car nous sommes dans la phase technique du dossier. Donc, si le dossier de Rouzier ne respecte pas les normes constitutionnelles, il tombe dès le départ. Il n’y a pas à sortir de là », avertit le député Jean Acklush Louis-Jeune (Dame-Marie/Alternative).
Cependant, « je n’ai aucun problème à lui donner mon vote dans la mesure où il serait capable de me convaincre par sa vision politique globale pour changer l’image navrante du pays », nuance Louis Jeune.
Plus direct, le député de la circonscription Mirebalais/Boucan Carré, Abel Descollines, du bloc Regroupement pour le changement (RPC) « n’entend pas barrer la route au Premier ministre désigné », selon ce qu’il confie à AlterPresse.
Pourtant, le député de la 3e circonscription de Port-au-Prince, M’zou Naya Belange Jean-Baptiste, élu sous la même bannière politique que le président Martelly (Repons Peyizan) conditionne son vote : « s’il n’y a aucune considération pour ma circonscription, je n’accorderai pas mon vote à Daniel Gérard Rouzier », menace-t-il.
Le jeune parlementaire déplore que « jusqu’à présent, le président Michel Martelly n’a pris contact avec aucun des trois députés, élus sous le même chapeau politique que lui. »
« La plateforme Repons peyizan, aujourd’hui un parti politique, se positionnera dans les prochains jours sur le cas du Premier ministre désigné. Et nous appliquerons la position… du parti assurément », poursuit M’zou Naya Belange Jean-Baptiste.
Les députés et sénateurs de la plate-forme Inité (Unité) n’entendent pas, au nom du changement, faire obstacle à la ratification de Daniel Rouzier, moyennant le respect des procédures.
Dans une entrevue accordée à la station privée Radio Métropole, le coordonnateur national d’Inite, le sénateur Joseph Lambert, assure que les parlementaires de cette plateforme « ne vont pas constituer un bloc opposant au processus de ratification de Daniel Gérard Rouzier. »
« Si Daniel Gérard Rouzier se révèle quelqu’un capable de répondre aux aspirations de la population, Inite n’aurait aucun intérêt à lui barrer la route », ajoute-t-il.
Prudents, des sénateurs, qui ne connaissent pas bien Daniel Gérard Rouzier, se gardent de tout commentaire, en attendant l’avancement du processus suivant les normes constitutionnelles et les principes établis.
Le sénateur Anick Francois Joseph (Alternative/Artibonite) pense que le manque d’expérience politique de Rouzier ne pourrait, en aucun cas, déterminer sa vraie capacité de diriger le prochain gouvernement.
D’autres estiment qu’il ne faudra pas faire usage de procédés dilatoires pour tenter de barrer la route au Premier ministre désigné.
https://www.alainet.org/fr/active/46931
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