Un CEP indépendant et crédible pour organiser les présidentielles et législatives du 28 novembre prochain, selon Préval

29/06/2010
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Les élections présidentielles et législatives se tiendront en Haiti le 28 novembre prochain et seront organisées par un Conseil électoral provisoire (Cep) tout à fait indépendant du pouvoir et crédible, selon les déclarations faites par le président de la république, René Préval.
 
Alors qu’une trêve a semble t-il été observée durant la Coupe du monde permettant une pause dans les manifestations réclamant son départ et celui du Cep, René Préval prend la défense de l’organisme électoral en manque de crédibilité à 5 mois des joutes.
 
Deux décrets rendus publics le 29 juin invitent le peuple en ces comices pour élire un président, 1/3 du sénat et les députés.
 
« Je veux conduire le pays sur la voie de la stabilité. C’est pour cette raison qu’après mon élection en 2006 j’ai mis sur pied un gouvernement de consensus où tous les partis politiques étaient représentés au parlement. C’est pour cette raison qu’en accord avec ces partis j’ai choisi les institutions qui allaient designer, proposer les membres du Cep. C’est pour cette raison qu’au sein du Cep il y a les représentants des plus grands regroupements de l’opposition », déclare le président lors d’une conférence de presse.
 
Selon lui, aucun membre du conseil n’a été choisi par l’Exécutif. Les choix ont été faits via certaines institutions retenues en accord avec les partis de l’opposition lors des premières élections de 2007.
 
« Je sais comment gagner des élections mais je ne sais pas comment organiser des élections, il y a un Conseil électoral indépendant (pour cela) » précise t-il, indiquant que « les choix (de conseillers) ont été faits en dehors de l’Exécutif ».
 
L’actuel Cep est rejeté par l’opposition qui l’accuse entre autres d’être un instrument aux mains du chef de l’Etat et réclame son renvoi.
 
René Préval ne se montre pas tendre et questionne le mobile de l’opposition. Les partis « sont sur le terrain [en tant que joueurs] et en même temps jouent le rôle d’arbitre parce qu’ils sont au sein du Cep », souligne t-il.
 
« Le 11 janvier 2010, tous les partis politiques, mouvements ou regroupements qui avaient rempli les conditions requises pour présenter leurs candidats étaient prêts à prendre part aux joutes du 28 février et du 3 mars sous l’égide du Cep actuel. Je suis curieux de savoir ce que le Cep a pu faire entre le 13 janvier et aujourd’hui pour ne plus être crédible, puisque tout le monde était inscrit. 52 partis étaient inscrits y compris ceux qui contestent la crédibilité du Cep », poursuit-il.
 
Pourtant les dernières accusations de corruption touchant le conseiller Jean Enel Désir ont quand même éclaboussé le Cep et jeté de l’huile sur le feu. Sur ce sujet, le président Préval signale qu’ « Enel Désir a commis une faute pénale », par conséquent ce n’est pas à lui mais à la justice de sévir.
 
A propos du cas de Fanmi Lavalas (de l’ex président Jean Bertrand Aristide) dont les candidats ont été exclus aux élections qui devaient avoir lieu en février, Préval déclare : « il est prouvé que le Cep n’a pas fait d’exclusion. Il est prouvé qu’un parti ne peut pas présenter plusieurs candidats pour un même poste…C’est de l’anarchie ».
 
Par ailleurs, en ce qui concerne le rapport du sénateur américain Richard Green Lugar, proposant un remaniement du Cep, le chef de l’Etat haïtien le considère « irrecevable ».
 
« La discussion sur le Cep est terminé, maintenant on va aux élections, avec un Cep qui a été choisi par l’église catholique, les vodouisants, les Casecs, les femmes, etc. C’est fini », déclare le président en guise de réponse à la proposition de la société civile de former le Cep suivant le modèle prévu par la Constitution de 1987.
 
Entre temps la machine est bel et bien en branle. les conseillers électoraux ont soumis un budget à l’Exécutif. Sur les 29 millions de dollars prévus pour la réalisation des élections, le gouvernement s’est engagé à verser 7 millions et a même déjà avancé des fonds au Cep qui lui ont servi à réactiver les listes électorales, selon le président du Cep, Gaillot Dorsainvil.
 
« La contestation du Cep, la contestation du président est un droit (…) mais cela n’empêchera pas la tenue des élections », avertit Préval.
 
https://www.alainet.org/fr/active/39245
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