Revendications en faveur d’un salaire minimum journalier de 500.00 gourdes

Manifestation pour une augmentation du salaire minimum et de meilleurs traitements dans les usines

30/04/2012
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Plus d’une centaine de personnes, syndicalistes, travailleuses et travailleurs dans diverses branches de l’économie en Haïti, ont défilé dans les rues de la capitale, ce mardi 1er mai 2012, pour exiger une augmentation du salaire minimum journalier et de meilleurs traitements pour les ouvrières et ouvriers dans les usines d’assemblage, a observé l’agence en ligne AlterPresse.
 
« Le parlement doit porter le salaire minimum journalier à 500.00 gourdes. Nous ne voulons plus de salaires de misère. Nous exigeons du respect envers notre force de travail et de bonnes conditions de travail. Il faut réparer le tribunal des travailleuses et travailleurs ! » sont quelques-uns des slogans, lancés par les manifestantes et manifestants sur leur parcours.
 
Au lieu de 9 :00 am locales (14 :00 gmt), la manifestation a démarré vers 10 :45 locales (15 :45 gmt) du parc industriel métropolitain de la société nationale des parcs industriels (Sonapi / au nord de Port-au-Prince) pour aboutir devant le local du parlement au bas de la ville.
 
Sur la route de l’aéroport international, en direction du centre de Port-au-Prince, la circulation automobile a ralenti en raison de la manifestation, encadrée par des policiers nationaux jusqu’au local du parlement, qui ne fonctionnait pas en ce jour férié de 1er mai 2012.
 
Sur leur parcours, notamment à Delmas 2 et au Bel Air, les manifestantes et manifestants ont répandu des feuillets, relatant leurs revendications et l’objectif de la mobilisation, déroulée pacifiquement dans les rues de la zone métropolitaine de la capitale en cette journée internationale de célébration de la lutte des travailleuses et travailleurs pour de meilleures conditions d’emploi.
 
La barrière principale du parc industriel métropolitain est restée fermée au moment où la manifestation allait s’ébranler vers le centre de Port-au-Prince.
 
Les organisations, ayant appelé à la manifestation du 1er mai 2012, n’ont pas pu obtenir la participation de bon nombre d’ouvrières et d’ouvriers, qui, malgré la date du 1er mai, ont été contraints à travailler durant toute la journée jusque vers 4 :00 pm (21 :00 gmt), en contrepartie d’un gain spécial promis par les patrons des usines de la sous-traitance.
 
Lesdites organisations ont profité de la manifestation pour dénoncer la stratégie, mise en œuvre par les patrons des usines d’assemblage et visant à forcer les ouvrières et ouvriers à venir travailler en cette journée du 1er mai 2012, laquelle correspond à un moment spécial dans la lutte mondiale des syndicalistes pour de nouvelles conditions de travail.
 
« Il faut que ça change. Oui au travail ! Non à l’esclavage. Au lieu de me donner un emploi décent, vous me réduisez en esclaves avec les mauvais traitements salariaux »…
 
Plusieurs patrons ne respectent pas le niveau de salaire minimum journalier, qui a été voté à 200.00 gourdes (US $ 1.00 = 42.00 gourdes ; 1 euro = 61.00 gourdes aujourd’hui), en 2009 par le parlement, déplorent les organisations qui ont réalisé la mobilisation du 1er mai 2012 dans les rues de la capitale.
 
« Les patrons recourent souvent à la menace de révocation pour faire pression sur les ouvrières et ouvriers, dans le but de les dissuader de faire partie des syndicats et de les maintenir dans l’ignorance de leurs droits et devoirs », condamne le secrétaire général adjoint de la centrale nationale des ouvrières et ouvriers haïtiens (Cnoha), Dominique Saint-Eloi se référant précisément au parc industriel métropolitain à Port-au-Prince.
 
La centrale syndicale fustige également le cycle de « révocations injustes des ouvrières et ouvriers, enregistrées de temps à autre, pour un rien, sans préavis ni paiement de prestations légales ». . Contrairement aux prescriptions du code du travail en vigueur, les tarifs de paiement ne sont pas respectés dans les usines, ajoute la Cnoha, critiquant les heures supplémentaires (au-delà de 8 heures par jour ou de 40 heures par semaine) imposées aux ouvrières et ouvriers déjà mal rémunérés.
 
La centrale nationale des ouvrières et ouvriers haïtiens fait, par ailleurs, état de situations inadmissibles, comme des conditions sanitaires inadéquates, des difficultés d’accès à l’eau traitée sur les lieux de travail dans différentes usines..
 
« Les conditions actuelles de travail (en 2012) des ouvrières et ouvriers rappellent l’esclavage. Ce type de travail ne favorise pas leur bien-être, ni ne prend pas compte la dignité de l’être humain », renchérit la porte parole de Batay ouvriye (lutte ouvrière), Yanick Étienne, préconisant des emplois plus durables, susceptibles de contribuer à la sécurité de l’emploi et à la protection sociale des ouvrières et ouvriers en Haïti.
 
Au-delà des revendications légitimes des travailleuses et travailleurs, l’objectif poursuivi avec la mobilisation du 1er mai 2012 à Port-au-Prince consistait à réclamer un changement d’orientation des politiques économiques en relation avec les mauvaises conditions de travail et à la qualité des investissements.
 
 
https://www.alainet.org/fr/active/54531?language=es
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