Environnement et matériel scolaire en support à l’éducation « genrée »

28/05/2014
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Le système éducatif haïtien ne favoriserait pas la construction d’une subjectivité féministe politiquement active.
 
L’environnement et les matériels scolaires participent plutôt du renforcement du déséquilibre entre les filles et les garçons, qui deviendront les femmes et les hommes de cette société, selon des militantes du secteur de l’éducation en Haïti, interrogées par l’agence en ligne AlterPresse.
 
« Le mobilier, que nous avons dans nos classes, ne répond nullement à la réalité des nos élèves. Par exemple, dans les rares cas, où le ministère fournit du mobilier aux écoles, ni l’âge, ni la taille ni le sexe des élèves ne sont pris en compte », regrette Magalie Georges, secrétaire général adjointe à la Confédération nationale des enseignantes et enseignants haïtiens (Cneh).
 
Une adolescente, qui commence à avoir ses premières menstrues (ses premières règles), a besoin d’un certain confort à cette étape de sa vie.
 
Malheureusement, avec le type de mobilier qu’il y a dans les écoles – nationales surtout –, ce n’est pas dans sa classe qu’elle le trouvera, observe Georges.
 
Même l’intimité des filles n’est pas respectée.
 
« Dans certaines écoles, notamment au niveau des deux premiers cycles de l’école fondamentale [des 6 à 11 ans], filles et garçons fréquentent les mêmes toilettes, sans attention particulière pour les filles », souligne Mona Bernadel, secrétaire aux affaires juridiques à l’Union nationale des normaliennes et normaliens haïtiens (Unnoh).
 
Les manuels scolaires ne sont pas, non plus, en reste dans la reproduction des stéréotypes sexuels.
 
« Dans plusieurs livres de lecture, on remarque très souvent des illustrations confinant les mères dans des taches ménagères, alors que les pères sont présentés lisant les journaux ou s’adonnant à des activités intellectuelles. L’école pérennise donc l’idée que les travaux domestiques sont l’apanage des femmes », soutient Georges.
 
Pour y remédier, Bernadel propose que les maisons d’édition - qui élaborent des manuels scolaires - comportent une personne « responsable genre » dans leur équipe.
 
« Sa mission sera de vérifier si les exemples choisis, les images insérées ne vont pas faire du tort aux femmes et aux filles, en les confinant dans des rôles dégradants et moins valorisants », précise la militante de l’Unnoh qui, toutefois, consent que des efforts sont faits en ce sens en Haïti.
 
De nos jours, on remarque des images d’avocates, de femme-médecins dans les livres d’élèves. Ce qui, il y a 10 à 15 ans, n’aurait jamais été constaté, poursuit Bernadel.
 
L’école, comme appareil idéologique d’Etat, tend donc à reproduire, en la confortant, la pensée sociale dominante relative aux femmes.
 
Des féministes, à juste titre, estiment que la lutte véritable à mener est l’élimination radicale du système auquel le patriarcat est inhérent.
 
 
https://www.alainet.org/es/node/85981?language=es
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