Société civile et partis politiques opinent
17/12/2013
- Opinión
Les positions de certaines organisations de droits humains et de quelques partis politiques divergent par rapport à la question du salaire minimum, qui a provoqué des manifestations ouvrières la semaine écoulée.
Des ouvrières et ouvriers ont gagné les rues de Port-au-Prince pour protester contre la fixation de leur salaire minimum à 225 gourdes proposée par le Conseil supérieur des salaires (Css).
Le coordonnateur du Rnddh, Pierre Esperance, estime que « le mouvement de protestation des ouvriers est légitime au regard du coût de la vie en Haïti ».
Il qualifie d’ « inacceptable et inhumain » ce que propose le Css, tout en rappelant que le salaire de 300 gourdes, fixé par la loi de 2009 et qui devait être appliqué depuis l’année dernière, a été ignoré.
Pour sa part le secrétaire exécutif de la Plateforme des organisations haïtiennes des droits humains (Pohdh), Antonal Mortimé, qualifie de « scandale » le rapport du Css, parce qu’il ne répond pas aux exigences de la loi de 2009.
Tout en saluant la mobilisation des ouvriers, Antonal Mortimé souhaite que les autres travailleurs, ceux qui travaillent dans les compagnies de sécurité, les intendants, les travailleurs dans les médias, dans les magasins, à qui l’on propose de donner 125, 200 et 300 gourdes, entament eux aussi, un mouvement de protestation pour contraindre l’Etat à fixer le salaire minimum à 500 gourdes.
Pour les partis politiques, une solution au plus vite
Le président de la Convention unité démocratique, (sigle créole Kid), Evens Paul, estime que c’est de « l’esclavage », le fait qu’on « paye à une personne un salaire, alors que celui-ci ne peut pas permettre à la personne de vivre ».
Il soutient que ces deux catégories, patrons et ouvriers, sont indissociables. Aussi, soutient-il que « les patrons ne peuvent vivre sans les ouvriers et vice-versa. Ils doivent cohabiter ».
Turneb Delpé, porte-parole du Mouvement patriotique de l’opposition démocratique (Mopod), plaide en faveur du respect de la loi de 2009, parce que personne n’est au-dessus de la loi, indique-t-il. Ainsi, revient-il aux ouvriers, aux patrons ainsi qu’à l’Etat, dans le cadre d’un nouveau consensus, de fixer le salaire minimum.
« Seule une autre loi peut abroger celle qui existe déjà. Aucun conseil ne peut de son propre chef décider de passer outre cette loi, ce qui n’est possible dans aucun autre pays », pense Turneb Delpé.
L’ex-sénatrice Edmonde Supplice Beauzile, présidente du parti Fusion des sociaux-démocrates, croit que « ce Conseil [supérieur] des salaires devrait être installé avant 2010, alors qu’il a été installé en 2013 ».
« Il est important de ne pas laisser pourrir cette question. Il faut trouver une solution au plus vite. Il serait mieux que le patronat se mette d’accord avec le Conseil supérieur des salaires, pour qu’il accorde les trois cent gourdes aux ouvriers », a-t-elle indiqué.
Par rapport à cette question houleuse du salaire des ouvriers, le président de la chambre des députés, Jean Tholbert Alexis, a annoncé la formation d’une commission d’enquête de haut niveau pour faire la lumière sur la situation.
https://www.alainet.org/es/node/81805?language=en
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