Des discussions à l’échelle nationale pour une conscience citoyenne sur la question alimentaire

11/12/2013
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L’Association nationale des transformateurs de fruits (Anatraf) a lancé, depuis novembre 2013, une série de débats, sur tout le territoire national, autour de la sécurité alimentaire, apprend AlterPresse.
 
Les discussions et réflexions ont déjà eu lieu dans les Nippes et la Grande Anse (Sud-Ouest), ainsi que le Nord-Ouest. Elles se poursuivent encore, selon le chargé de projet de l’Anatraf, Guemps Desauguste.
 
L’idée, c’est de réunir des cahiers de charge dans chaque zone avant le premier forum sur la sécurité alimentaire, que compte réaliser l’Anatraf en février 2014.
 
Il faut arriver à « une conscience citoyenne sur la question de la nourriture », insiste Desauguste.
 
« Agro-transformateurs, producteurs, consommateurs et autres vont donner leur avis [durant les débats], parce qu’en général ce sont les intellectuels qui donnent leur avis et on ne donne pas la parole à ceux qui font partie des infrastructures agricoles », explique-t-il, mettant en avant l’intérêt de l’initiative de son association.
 
L’association se dit persuadée qu’on ne saurait résoudre durablement la question de l’insécurité alimentaire sans impliquer à la fois les productrices, producteurs et l’État haïtiens.
 
Il ne s’agit pas, non plus, de « donner un plat à quelqu’un à chaque Saint Sylvestre », critique Guemps Desauguste.
 
Pour lui, la sécurité alimentaire passe par une baisse des importations, néfastes à la production agricole locale, laquelle répond à moins de 40% des besoins.
 
« Il y a trop de gaspillage de ressources », explique le chargé de projet de l’Anatraf.
 
« En termes de diversité alimentaire, Haïti est un pays riche… mais il n’y pas de politique d’alimentation pour que l’ Haïtienne / l’Haïtien comprenne et exploite au mieux ces richesses », considère-t-il.
 
Pour l’instant, le gouvernement actuel se complait dans « des démarches cosmétiques », alors qu’il faut des solutions durables et alternatives à l’insécurité alimentaire.
 
Il faut « re-balancer la production locale et faire en sorte que l’État comprenne la nécessité de la subventionner », c’est-a-dire offrir des accompagnements aux exploitants agricoles, en terme de crédits et de politiques.
 
Le gouvernement actuel a décidé de payer la dette pétrolière envers le Venezuela en partie avec des denrées agricoles. Des organisations paysannes sont montées au créneau pour prévenir des préjudices d’une telle stratégie sur un secteur déjà fragilisé.
 
Guemps Desauguste se dit lui aussi sceptique, essentiellement parce que ce choix n’est pas supporté par des actions allant au fond des problèmes.
 
« Le gouvernement ne peut pas parler de relance agricole sans une politique d’aménagement du territoire… dans ce sens il doit discuter avec la société civile parce que la voix des citoyens est fondamentale », souligne-t-il.
 
Pour lui, la question de l’insécurité alimentaire est en même temps de l’ordre de l’urgence humanitaire. Si rien n’est fait rapidement, le pays pourrait connaitre des crises liées à la faim, pires que la catastrophe engendrée par le tremblement de terre du 12 janvier 2010, craint le responsable de l’Anatraf.
 
Entre janvier et mars 2014, plusieurs communes du pays risquent de connaitre une situation de crise alimentaire en lien avec leur faible production durant les années précédentes et l’augmentation du prix de certains produits alimentaires, selon le dernier bulletin humanitaire paru en décembre 2013.
 
https://www.alainet.org/es/node/81616?language=en
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