Un regroupement de l’opposition pose sept conditions à toute rencontre avec Martelly
18/09/2013
- Opinión
P-au-P, 19 sept. 2013 [AlterPresse] --- Sept préalables sont indispensables pour accepter une rencontre avec le président Joseph Martelly afin de juger de sa bonne foi à établir un climat de dialogue pour faire avancer le pays sur la voie du progrès et de la démocratie, exige le Mouvement des partis politiques de l’opposition démocratique (Mopod), lors d’un point de presse, le 19 septembre 2013.
Cette position est exprimée dans un contexte où Martelly à entamé depuis mercredi 11 septembre une série de visites à des dirigeants de partis politiques de l’opposition, officiellement pour parler des élections.
Plusieurs voix assimilent ce pèlerinage à une manœuvre visant à affaiblir les mouvements enclenchés depuis quelque temps contre le pouvoir.
Mopod exige du chef de l’Etat la prise en compte d’un ensemble de mesures dont la libération de "prisonniers politiques", en particulier Jean Robert Vincent, Enold Florestal, Josué Forestal et le retrait du mandat d’amener et de l’ordre d’interdiction de départ émis contre l’avocat André Michel.
En août 2012, Enold Florestal a assumé une plainte pour corruption et usurpation de titre contre Sophia Saint-Rémy et Olivier Martelly, respectivement épouse et fils du président.
Depuis le 25 juillet, le magistrat Belizaire a émis un mandat d’amener contre André Michel dans un dossier d’assassinat d’un jeune universitaire de 31 ans, Frantzy Duverseau, défunt beau-frère d’Enold Florestal.
Florestal était lié à l’incident ayant conduit à l’assassinat, en octobre 2010, de cet étudiant.
Mopod invite Martelly à présenter des excuses publiques pour les propos désobligeants tenus à l’endroit des membres de l’opposition, à publier également sans délai la loi sur les partis politiques déjà adoptés par le parlement et à s’engager à respecter le droit de différents secteurs à manifester sur la voie publique pour exprimer leurs désaccords sur la gestion de la chose publique.
Le 12 septembre 2013, l’unité du Corps d’intervention et de maintien de l’ordre (Cimo) de la Police nationale d’Haïti (Pnh) a mis fin violemment à un sit-in de l’opposition qui protestait contre le mode de gestion de l’équipe au pouvoir.
En outre, le chef de l’Etat doit « reconnaitre publiquement que la réunion tenue avec le juge Jean Serge Joseph (défunt) au cabinet de maitre Louis Garry Lissade sur le dossier de corruption présumée impliquant les membres de la famille présidentielle a été un abus de pouvoir ».
Au cours de cette rencontre tenue le jeudi 11 juillet 2013 (deux jours avant la mort du juge), d’eventuelles menaces proférées par le chef de l’Etat contre Joseph auraient occasionné sa mort par AVC.
Mopod demande aussi le retrait de l’ordonnance prise par le doyen du tribunal civil de Port-au-Prince Maitre Raymond Jean Michel contre radio-télé Kiskeya et la journaliste Lilianne Pierre Paul.
Radio Kiskeya a été assignée par le juge d’instruction Lamarre Bélizaire suite à la diffusion d’une information sur une décision du barreau de Port-au-Prince annonçant sa suspension de l’exercice de la profession d’avocat pour une période de dix ans.
Cette décision de Bélizaire constitue une grave atteinte à la liberté de la presse et d’expression, critique Mopod.
Si Mopod se montre très réticent aux manœuvres de rapprochement de Michel Martelly, le parti Lavalas semble plus conciliant. L’ancien president Jean Bertrand Aristide a en tout cas accepté d’écouter Martelly, mercredi 18 septembre, en le recevant chez lui à Tabarre (nord-est de la capitale).
Il s’agit de la seconde rencontre officielle entre les deux hommes. La première remonte au 12 octobre 2011.
https://www.alainet.org/es/node/79522?language=es
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