Huit organisations se mobilisent contre Martelly
08/09/2013
- Opinión
Huit organisations dont la Coordination Dessalines (kòdination Desalin/Kod) et le Mouvement de liberté et d’égalité des Haïtiens pour la fraternité (Molegahf) annoncent ce 9 septembre une mobilisation pour obtenir le départ du président Michel Martelly et du gouvernement, apprend AlterPresse.
Ces organisations assimilent la politique actuelle de Michel Martelly et son premier ministre Laurent Lamothe à « un projet anti-démocratique » soutenue par « la communauté internationale ».
Elles appuient une proposition de mise en accusation du chef de l’Etat, du premier ministre et du ministre de la justice, Jean Renel Sanon, signée par 13 députés et rendue publique le 6 septembre.
Tout en demandant la démission de Martelly, les huit organisations disent vouloir apporter une autre alternative, « un projet populaire », à l’issue d’un forum qu’elles prévoient le 29 septembre prochain.
Le lendemain, soit le 30 septembre, une gigantesque manifestation est programmée dans tout le pays, dans l’idée de pousser l’équipe au pourvoir vers la sortie.
Le président Michel Martelly malgré un profil serein affiché ces derniers mois, se trouve dans la tourmente de scandales politico-judiciaires, qui ont culminé avec la mort du juge Jean Serge Joseph. Joseph, juge d’instruction, enquêtant sur le dossier de plainte pour corruption présumée contre la famille présidentielle est décédé le 13 juillet dernier d’un Avc.
Selon deux commissions du Senat et de la chambre des députés, sa mort serait en corrélation avec des pressions subies de la part de Martelly et Lamothe lors d’une rencontre secrète. Les deux commissions ont demandé la mise en accusation du président.
Le chef de l’État et le premier ministre ont séparément formellement démenti la tenue de cette rencontre.
En dépit de la proposition du 6 septembre signée par 13 députés, une mise en accusation reste soumise à des réalités politiques, liées à un parlement, particulièrement la chambre des députés en mal d’affirmation et où le pouvoir bénéficie d’un fort soutien.
Le sénateur Jean Charles Moise, opposant déclaré à Michel Martelly, et qui appuie les 8 organisations désirant son départ, reconnait ces faiblesses du parlement.
« Nous sommes dans un parlement au sein duquel nous ne pouvons pas exercer notre pouvoir de contrôle [de l’exécutif] » en raison de « la corruption qui y sévit notamment dans la chambre des députés (…) », s’indigne le sénateur.
Selon lui, les grands pays donateurs qui ont toujours eu une influence particulière sur la politique du pays, ne sont pas étrangers aux dérives de l’administration Martelly.
« La communauté internationale a depuis 1986 un agenda pour Haïti, agenda qu’elle ne peut pas appliquer avec ce parlement (la 49e legislature), et donc elle est déterminée à le détruire en soutenant Martelly », avance-t-il, ajoutant que le président veut « détruire les acquis démocratiques ».
L’un des reproches des organisations est d’ailleurs adressé à ces pays qui se complaisent dans « un dialogue d’exclusion », selon Oxygène David de Molegahf. Le militant dénonce les « pays impérialistes, toujours à imposer leurs solutions sans se préoccuper d’une solution nationale ».
Jusqu’ici, les pays qui se réclament « amis d’Haïti » n’ont pas réagi publiquement par rapport aux préoccupations de la société civile haïtienne concernant la gestion de Michel Martelly.
Les Nations Unies, qui souhaitent prolonger d’une année leur mission de paix dans le pays, ont surpris certains secteurs en signalant récemment « de nets progrès » dans la mise en œuvre de la politique du président basée sur 5 E : éducation, emploi, environnement, Etat de droit, et énergie.
https://www.alainet.org/es/node/79196?language=es
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