Duvalier : Fin des observations sommaires à la cour d’appel de P-au-P, verdict attendu ultérieurement
16/05/2013
- Opinión
Le président de la cour d’appel de Port-au-Prince, le juge Jean Joseph Lubrun a bouclé, le jeudi 16 mai 2013, la phase des observations sommaires, tout en ordonnant le dépôt des pièces, afin de rendre le verdict ultérieurement, dans le cadre du jugement de l’ex-dictateur Jean-Claude Duvalier, a observé l’agence en ligne AlterPresse.
Cette décision du président de la cour d’appel survient après six mois de séances d’audition, au cours desquelles plusieurs victimes ont témoigné des atrocités subies des sbires du régime.
Lors de l’audience du 16 mai 2013, chaque partie a présenté son acte argumentaire et défendu sa position concernant l’ordonnance du juge Carvès Jean, qui vient d’être promu (en mai 2013) juge à la cour d’appel de Port-au-Prince. [1]
Objet de l’appel des deux parties, l’ordonnance de Carvès Jean avait demandé des poursuites contre Duvalier uniquement pour crimes économiques, rejetant, du coup, les crimes imprescriptibles contre l’humanité perpétrés de 1957 à 1986 sous la dictature.
« Plusieurs irrégularités sont présentes dans la rédaction même de l’ordonnance du juge Carvès Jean, soit un nombre de 184 pièces, dont la plupart d’entre elles n’ont pas été identifiées, n’ont pas été datées, alors que le dossier déposé auprès de la cour comporte seulement 21 pièces », signale l’un des avocats de la partie civile, Jean-Joseph Exumé.
Il s’agit d’une « instruction manifestement bâclée », considère Exumé, appelant la cour d’appel à prescrire une nouvelle ordonnance.
Comme il fallait s’y attendre, le ministère public, représenté par Florence Mathieu, demande le maintien, par la cour d’appel, de l’ordonnance du juge Carvès Jean.
Tout en abondant dans le même sens du ministère public, l’un des avocats de la défense, Fritzo Canton, reconnaît combien des gens ont souffert sous le régime Duvalier.
« Il y en a, parmi ces douleurs et ces souffrances, certaines qui sont effectives et qui sont réelles. D’autres ont été forgées. Il fallait effacer pour reprendre la vie, c’est un pays que nous avions le devoir de bâtir ensemble », affirme le défenseur de l’ex-tyran.
« C’est un processus historique », souligne Alix Fils Aimé, l’un des plaignants, au sujet de la comparution physique, pour la première fois devant un tribunal, de l’ex-dictateur Jean-Claude Duvalier pour les crimes qui lui sont reprochés.
L’important, la vérité [sur le régime de Duvalier] sera connue de toutes et de tous, retient Alix Fils-Aîmé, sans vouloir anticiper sur la teneur du verdict à prononcer par la cour d’appel de Port-au-Prince sur le dossier Duvalier.
[1] Carvès Jean a prêté serment, le jeudi 9 mai 2013, comme nouveau juge à la cour d’appel de Port-au-Prince.
https://www.alainet.org/es/node/76169?language=es
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