A l’occasion des funérailles de l’ex-dictateur Duvalier
Des manifestants dénoncent les crimes de son régime
12/10/2014
- Opinión
Alors que les funérailles privées de l’ex dictateur Jean-Claude Duvalier étaient chantées ce 11 octobre à Delmas (périphérie nord), un sit-in contre la réhabilitation du régime duvaliériste se tenait au centre de la capitale à l’initiative du groupe Action Citoyenne Responsable (sigle créole ASIRE), a constaté AlterPresse.
Vêtus de t-shirts blancs maculés de rouge (symbolisant le sang), mouchoirs blancs servant de bâillon, les protestataires ont occupé l’entrée de l’Office de protection du citoyen (Opc).
Les pancartes, brandies par les protestataires, invitaient à ne pas oublier les méfaits de la tyrannie des Duvalier.
« Il ne faut pas oublier les victimes de la dictature », pouvait-on lire sur une d’entre elles.
« Duvalier était un dictateur, qui a toujours assumé l’héritage de son père François Duvalier (arrivé au pouvoir en 1957 et qui a choisi son fils Jean-Claude comme successeur, avant sa mort en 1971) », explique une manifestante à AlterPresse.
Décédé, le 4 octobre 2014 ; d’une crise cardiaque ; à 63 ans, Jean-Claude Duvalier a fui Haïti suite à un soulèvement populaire en 1986. Après un exil de 25 ans en France, il est revenu inopinément à Port-au-Prince en janvier 2011.
Suite aux plaintes de victimes de son régime, l’ancien « président à vie » était poursuivi par la justice pour crime contre l’humanité et détournement de fonds publics.
« La vie sous les Duvalier n’était pas une partie de plaisir, comme on veut le faire croire. Il serait indécent qu’une personne comme Duvalier reçoive des funérailles nationales et officielles », souligne la manifestante.
« Nous portons un mouchoir blanc sur la bouche pour rappeler l’absence de liberté d’expression sous Duvalier, tandis que le rouge sur nos mains et sur nos vêtements symbolise le sang des victimes, qui attendent encore que justice soit faite », précise un autre participant, interrogé par AlterPresse.
Les manifestants ont exprimé leur indignation de ce que l’ancien tyran soit mort tranquillement, sans avoir été jugé et condamné pour ses nombreux crimes.
Le mouvement citoyen Asire, a vu le jour après que le président Michel Martelly a rendu hommage à l’ex-dictateur, le qualifiant, tout de suite après son décès, de « fils authentique d’Haïti ».
Les responsables de Asire annoncent un vaste mouvement, en accord avec d’autres groupements de défense de droits humains, pour faire circuler de nombreuses informations, relatives aux exactions du régime dictatorial des Duvalier.
12 octobre 2014
https://www.alainet.org/es/node/164750
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