Quid d’un projet national répondant aux aspirations de la population ?

14/05/2007
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Plusieurs représentantes et représentants de mouvements sociaux d’Haïti, dont la Plate-forme de plaidoyer pour un développement alternatif, expriment leurs préoccupations quant aux options économiques et sociales de l’actuel gouvernement.

Leurs inquiétudes ont été partagées à l’occasion d’un atelier de travail tenu à Port-au-Prince, les 10 et 11 mai 2007, sur la politique du gouvernement haïtien visant la réduction de la pauvreté en Haïti et sur les mécanismes de partenariat avec des institutions internationales, a constaté l’agence en ligne AlterPresse.

Réalisée de concert avec l’organisation non gouvernementale Action Aid, cette activité s’est déroulée, notamment, sur le document stratégique pour la réduction de la pauvreté (DSRP) du gouvernement de Jacques Édouard Alexis ainsi que sur l’Accord de partenariat économique (APE) avec l’Union Européenne (UE).

« Le processus de coopération avec Haïti mettra-t-il emphase sur le cadre macroéconomique de reproduction de la pauvreté ? Comment la société, de concert avec le gouvernement, peut-elle aider à développer un projet national répondant aux aspirations de la population », s’interroge Yves Pierre Raphaël, directeur national de la Action Aid.

Raphaël affirme relever « deux manquements » dans la préparation du 10e budget du fonds européen de développement (Fed), tels l’importance accordée au secteur agricole et l’implication de la société civile organisée.

« Cet atelier est un coup d’envoi à un processus de consultation (…) allant dans le sens d’une construction alternative d’un projet national. Il nous offre l’opportunité de critiquer quelques propositions de projet indicatif national : infrastructure, éducation, énergie et gouvernance », affirme le directeur national de la Action Aid.

Selon Yves Pierre Raphaël, l’infrastructure est nécessaire, mais n’est pas suffisante. A son avis, la construction de certaines infrastructures (routes) pourrait avoir des conséquences néfastes sur l’agriculture paysanne, en favorisant, par exemple, l’ouverture du marché national en faveur des produits importés, par conséquent au détriment des produits nationaux.

La coopération binationale entre Haïti et la République Dominicaine a, elle aussi, été l’objet d’échanges animés au cours de l’atelier de travail des 10 et 11 mai 2007.

Ricot Jean-Pierre, qui s’occupe à la Papda du dossier des mobilisations contre l’implantation des Zones Franches sur des terres fertiles en Haïti, pense urgent de barrer la route à tout projet jugé préjudiciable à l’agriculture haïtienne.

« Les discussions ont porté sur le document stratégique de réduction de la pauvreté qui est une proposition de Banque mondiale et du Fonds Monétaire International (FMI) mise en œuvre dans les pays très endettés », explique Ricot Jean-Pierre, directeur du Programme de Plaidoyer pour une Intégration Économique Alternative à la PAPDA.

L’accent a été également mis sur le processus de programmation du 10e budget du FED avec les représentants de l’UE, dont deux délégués ont pris part aux débats.

L’Union Européenne prévoit de débloquer 232 millions d’euros en faveur d’Haïti dans le cadre de ce 10 e FED.

Selon Ricot Jean-Pierre, les mécanismes d’investissement de ces fonds devraient être étudiés par les autorités haïtiennes de concert avec la société civile organisée. Pourtant, souligne-t-il, la société civile est totalement écartée.
https://www.alainet.org/es/node/121206?language=es
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