Jakarta, le 18 septembre 2006 Deux membres de Via campesina ont été expulsés par les autorités de Singapour vers Djakarta après avoir été interrogées pendant près de 14 heures d'affilé. Ils n'étaient pas entrain de commettre des actes délictueux, et ils n'étaient pas venus à Singapour avec l'intention de perturber l'ordre public. Irma Yanni et Achmad Ya'chub, tous deux travaillant pour la Fédération Paysanne Indonésienne FSPI étaient venus à Singapour pour préparer la conférence de presse de la Via campesina. D'autres représentants du mouvements devaient les rejoindre pour communiquer avec les médias pour que les revendications des paysans puissent être entendues. Les paysans comptent en effet parmi les premières victimes des politiques néolibérales mises en place par la Banque Mondiale et le FMI. Mais ils ont été empêché de témoigner. Cet incident met clairement en lumière le caractère criminel de la Banque Mondiale et du FMI. Ces deux institutions jumelles ont arraché des millions de paysans à leurs terres en appliquant leurs programme de Réforme Agraire Assistée par le Marché et d'autres projets de mégalomane. Au lieu d'être écoutés, les paysans sont purement et simplement déportés : la Banque Mondiale et le FMI sont d'ailleurs incapables de créer les conditions favorable au débat et à la discussion. Les paysans manifestent devant la Banque Mondiale et le FMI à Djakarta A leur retour à Djakarta, les deux membres de Via campesina se sont joints à une manifestation de près de 1000 personnes devant les bureaux de la Banque Mondiale et du FMI à Djakarta. Le cortège des manifestants regroupant des paysans, des syndicats, des mouvements de jeunes, des associations de défense de l'environnement s'est rendu devant le ministère indonésien des finances dont le ministre, M. Sri Mulyani, vient juste d'être nominé meilleur ministres des finances par ses pairs lors de la réunion du FMI à Singapour. Ceci montre que le gouvernement indonésien est le «bon élève du FMI » alors que des statistiques récentes montrent que la pauvreté augmente en Indonésie. Le fait de récompenser un ministre dont les politiques sont provoques une misère accrue relève de l'ironie amère. La manifestation s'est poursuivie en direction du palais présidentiel, pour demander un arrêt de la collaboration avec le FMI et la Banque Mondiale et s'est dissoute devant les bureaux de la Banque Mondiale, les plus importants de toute l'Asie du Sud-est aux cris de « Tous contre le FMI ! Dehors la Banque Mondiale ». Plusieurs leaders paysans internationaux membres de Via campesina se sont joint à cette manifestation pour exprimer leur solidarité avec le peuple indonésien.