Caracas et le débat d’idées

30/01/2006
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Le Forum social mondial policentrique de Caracas a pris fin dimanche 29 janvier. Il avait été précédé d’une session à Bamako (Mali), du 19 au 23 janvier, et sera suivi en avril 2006 d’une autre session à Karachi (Pakistan). Entre temps, tout est en marche pour la tenue durant la première semaine de mai du 4e Forum social européen à Athènes (Grèce). L’« anti-Davos du Sud », né à Porto Alegre – où s’est tenue la première session en janvier 2001 – a connu depuis lors un développement accéléré : 5 forums mondiaux centralisés (2001, 2002, 2003 et 2005, dans la capitale du Rio Grande do Sul, et 2004 à Mumbai) ; une session policentrique sur 3 continents (2006) ; trois forums continentaux européens (Italie, France et Grande-Bretagne) ; deux forums continentaux latino-américains (Equateur et Caracas) ; des dizaines de rencontres nationales (dont deux en Suisse) ; des centaines de rencontres thématiques ou régionales… Tout cela semble prouver que ce « marathon de réunions » répond à un énorme besoin de la société civile planétaire, qui faiblement reliée auparavant, acquière une personnalité propre depuis 2001, simplement pour se connaître. On compte déjà par milliers les organisations, associations, réseaux, mouvements sociaux et campagnes qui se connaissent entre elles. Derrière tous leurs noms, se trouvent des êtres humains, en chair et os, qui rompent les tendances individualistes générées par le système dominant pour se connaître, se rencontrer et débattre. Il serait faux d’idéaliser ce processus et beaucoup plus dangereux de se satisfaire des pas franchis jusqu’ici pour les considérer comme suffisants, voire comme des triomphes. L’inviabilité de l’actuel système socio-économique hégémonique à l’échelle planétaire est si évidente, la dégradation que ce système inflige à la terre est si profonde, que tout effort humain, si énorme soit-il, est toujours insuffisant. La vulgarisation du concept des « temps politiques accélérés », nécessaire pour éviter l’auto-destruction de la planète, fut peut-être l’apport essentiel du Forum qui vient de prendre fin à Caracas. On ne peut continuellement d’attendre éternellement, en considérant l’extinction progressive de la Terre due à un système illogique, inviable et inhumain. Certainement, le Forum économique mondial – qui vient de se terminer à Davos – a débattu essentiellement d’une meilleure rentabilité, des meilleurs bénéfices, de la « productivité » la plus efficiente. A Caracas, le débat essentiel concernait la responsabilité, maintenant très actuelle, de l’espèce humaine pour sauver la planète. On pourra accuser le Forum social mondial d’un manque de propositions. Or, il s’agit d’un processus et les alternatives (contre le tout puissant dieu argent) ne sont pas faciles à identifier. Néanmoins, à Caracas la préoccupation envers la terre et l’espèce humaine a prévalu. Ce n’est pas peu. Quelqu’un a dit à Caracas que les grands problèmes mondiaux pourraient commencer à être résolus avec seulement un « petit » fait politique : si les Etats-Unis « déclaraient la paix au monde ». Je complèterais cette proposition de la manière suivante : et si Davos déclarait la fin de la misère sur la terre ? Sergio Ferrari, de Caracas Traduction H.P. Renk, Collaboration E-CHANGER 1) argument que l’on retrouve dans les médias a-critiques, et à plus forte raison adeptes du « capitalisme réellement existant », après chacune des sessions du FSM depuis 2001…
https://www.alainet.org/es/node/114205?language=es
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