Haïti / Chaos: Difficultés de fonctionnement pour la Presse
28/02/2004
- Opinión
La Presse nationale et
internationale est confrontée, ces jours-ci à une atmosphère de non
droit et d'anarchie entretenue par la milice lavalas agissant en
toute impunité dans la zone métropolitaine de la capitale haïtienne.
Le local de Radio Vision 2000 a été mitraillé dans la nuit du 27 au
28 février. Des impacts de balles de gros calibre pouvaient être
vues sur la façade du local de Vision 2000 et des vitres ont été
brisées. On a observé une concentration des tirs en direction de la
salle des nouvelles et des projectiles ont été ramassés jusque dans
les studios.
Au moins 5 journalistes nationaux et internationaux, dont 1 de New
York Daily News, ont été agressés dans la matinée du 27 février 2004
par les partisans armés d'Aristide qui se sont emparés d'un véhicule
de location à bord duquel ils se trouvaient.
Depuis une semaine, les journalistes locaux ne peuvent pas se rendre
normalement dans leurs médias, contraints à diffuser les
informations suivant des horaires spéciaux, en fonction de
l'évolution de la situation de brigandage en cours à Port-au-Prince.
Dans la nuit du 26 au 27 février 2004, des partisans du régime ont
saccagé à Petit Goâve, à 68 kilomètres au sud de la capitale, la
station privée Radio Echo 2000, dont un des membres, Brignol Lindor,
avait été assassiné le 3 décembre 2001 par des supporters lavalas
regroupés au sein de la milice DÒMI NAN BWA (Dormir dans les bois).
Ce 27 février, c'est avec beaucoup d'émotion que les consours et
confrères ont assisté à l'évacuation vers l'étranger, à bord d'un
avion-ambulance, du confrère de Radio Métropole, Pierre Elie Sem,
qui avait reçu au cou, le 20 février dernier au Cap-Haïtien, deux
balles tirées par des miliciens lavalas. Avant de tirer sur lui, ces
derniers avaient sauvagement passé à tabac le confrère Elie Sem
laissé pour mort après leur forfait.
Grâce à l'appui de divers organismes de droits humains et
d'institutions nationales et internationales, le journaliste Pierre
Elie Sem a été évacué sur Port-au-Prince dans un avion-ambulance
spécialement affrété pour la circonstance, après des premiers soins
prodigués sur sa personne au Cap-Haïtien.
Les mêmes agresseurs lavalas sont allés, dans la nuit du 20 au 21
février, saccager le local de Radio Hispaniola, que dirigeait Pierre
Elie Sem à Trou du Nord, où ils ont emporté plusieurs matériels.
Aujourd'hui, les journalistes haïtiens et étrangers éprouvent
d'énormes difficultés à pouvoir exercer le métier, à cause de la
tension et de la violence mise en ouvre par la milice lavalas.
Celles et ceux, qui avaient pu rejoindre les stations de diffusion
locales, restent dans leurs médias respectifs où ils continuent de
temps à autre à informer auditrices et auditeurs du cours des
événements.
La circulation piétonnière et automobile demeure très compliquée et
problématique pour les membres de la Presse nationale et
internationale, contraints à observer beaucoup de prudence face aux
nouveaux développements de la situation de violence qui bat son
plein dans la capitale haïtienne. Parallèlement, la communication
téléphonique était extremement difficile entre différents quartiers
de la capitale.
https://www.alainet.org/es/node/109498
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