Ordonnance d’assignation à résidence de Jean-Bertrand Aristide?

10/09/2014
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P-au-P, 10 sept. 2014 --- Après une interdiction de départ et un mandat d’amener, c’est désormais une ordonnance d’assignation à résidence surveillée, dont ferait l’objet l’ex-président Jean-Bertrand Aristide, apprend l’agence en ligne AlterPresse.
 
La nouvelle information est encore diffusée, le mardi 9 septembre 2014, par l’agence de nouvelles Haitian-Caribbean news network (Hcnn) de l’ex-secrétaire d’Etat à la communication, le journaliste Joseph Guyler C. Delva qui semblerait disposer du monopole de scoops dans ce dossier aux mains de Lamarre Bélizaire.
 
Jean-Bertrand Aristide, chef historique du parti politique Fanmi Lavalas, qui a dirigé le pays en deux fois (7 février - 30 septembre 1991 / 30 septembre 1991 - 15 octobre 1994 en exil à Washington, 15 octobre 1994 - 7 février 1996 ; 7 février 2001 - 29 février 2004), se trouve, depuis quelques temps, dans le collimateur du juge d’instruction controversé Lamarre Bélizaire.
 
Bélizaire est en charge d’instruire le dossier de corruption, de blanchiment d’argent, de trafic illicite de la drogue, impliquant Aristide et plusieurs de ses proches.
 
Suivant l’ordonnance d’assignation à résidence, la demeure de l’ex-président Jean-Bertrand Aristide, dans la commune de Tabarre (au nord-est de la capitale), devrait être encerclée par les agents de l’administration pénitentiaire nationale (Apena), tandis que des agents de la Direction centrale de la police judiciaire (Dcpj) surveilleraient le périmètre.
 
Dispositions, non constatées par la presse, ce mercredi 10 septembre 2014, devant la résidence de l’ex-président Jean-Bertrand Aristide à Tabarre.
 
Aucun agent de l’Apena ni de la Dcpj n’y ont été remarqués.
 
Cependant, des partisans de l’ex-président campaient encore, demandant à Aristide de rester serein face à ce qu’ils appellent « une avalanche de persécutions politiques » contre Aristide.
 
Dans la zone, la circulation automobile et piétonnière était fluide. Pas de barricade observée.
 
Interrogation des avocats d’Aristide
 
La nouvelle ordonnance de Lamarre Bélizaire, exigeant une assignation à résidence, ne plaît pas aux avocats d’Aristide, qui affirment avoir pris connaissance de cet autre rebondissement par la presse, via l’agence Hcnn de Guyler C. Delva.
 
« Il n’y a pas de pratique, en Haïti, d’assigner une personne à résidence. Cela n’est pas légal, ni ne fait partie de la législation haïtienne », indique Me. Mario Beauvoir, l’un des avocats de Jean Bertrand Aristide, joint par AlterPresse.
 
« Toute ordonnance d’un juge d’instruction doit être régulée par des textes de loi. Or, dans l’état actuel du droit haïtien, il n’y a aucun texte de loi qui parle d’assignation à résidence surveillée. C’est une pratique qui est vraiment anormale », soutient Beauvoir, parlant « d’excès de zèle ».
 
Le travail d’un agent de l’Apena, c’est de surveiller une prison et non d’aller se poster devant les résidences. Cela vaut aussi pour tout autre agent de police, affecté à la direction centrale de la police judiciaire (Dcpj), insiste l’avocat Beauvoir.
 
Après une convocation du juge Bélizaire, boudée par Aristide, les partisans de ce dernier avaient campé devant son domicile, en y installant des barricades.
 
Dans le cadre de la même affaire, plusieurs personnes, dont d’anciens partisans de l’ex-président Jean-Bertrand Aristide (parmi eux, l’ex-premier ministre Yvon Neptune), sont déjà entendus par le juge d’instruction Lamarre Bélizaire.
 
Joël Edouard Vorbe dit « Pacha », un proche d’Aristide et membre du directoire du parti Fanmi Lavalas d’Aristide, serait également convoqué par Lamarre Bélizaire.
 
10 septembre 2014
 
https://www.alainet.org/es/node/103275
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