Les préalables indispensables aux élections en Haiti

29/07/2014
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P-au-P, 30 juil. 2014 [AlterPresse] --- Apprendre à la population à voter et mettre en place des structures organisées : tels sont entre autres les préalables aux élections, selon la directrice de programme de la branche locale de l’Institut international pour le Développement en Économie et en Administration (Idea international), l’ancienne ministre Marie Laurence Jocelyn Lassègue.
 
Lassègue a pris part le 25 juillet à un débat aux cotés du secrétaire exécutif de la Plateforme des organisations haïtiennes de droits humains (Pohdh), Antonal Mortimé, et du directeur exécutif de l’Institut de technologie et d’animation (Iteka), le professeur d’Université Chenet Jean Baptiste.
 
Selon l’ancienne ministre à la condition féminine et aux droits des femmes, il ne faut pas seulement prévoir des spots, il faut des rencontres dans les églises, dans les lieux de cérémonies et il faut partout apprendre à la population de quelle manière choisir des personnes compétentes, des gens qui sont intéressés à la chose publiques.
 
« Il faut qu’il y ait également des espaces de dialogue, des espaces d’alimentation, parce qu’il faut un espace où les structures organisées de la société civile peuvent alimenter le parlementaire, pour qu’il puisse faire des lois et travailler sur des avant-projets de lois », estime-t-elle.
 
Actuellement, 134 partis politiques sont inscris légalement au Ministère de la Justice et de la sécurité publique. La majorité d’entre eux ont la même vision, indique Lassègue.
 
« Ce sont les électeurs qui doivent encourager les partis politiques qui ont les mêmes visions, à se fusionner. Evidemment le pays n’est pas encore prêt pour avoir 4 partis politiques, mais 134 c’est déjà beaucoup, ce qui va provoquer un éparpillement du vote. Dans une jeune démocratie comme Haïti, il faut qu’il y ait une alternance au sein du personnel politique », ajoute-t-elle.
 
Des élections législatives partielles sont fixées au 26 octobre et des élections municipales et locales sont attendues pour le 28 décembre, afin de choisir 20 sénateurs, 112 députés, 140 maires, 570 Conseils d’administration des sections communales (Casec) et 570 Assemblées de sections communales (Asec) sont concernés.
 
Quelles élections ?
 
Le directeur exécutif de l’Iteka, Chenet Jean Baptiste, s’est interrogé sur le sens du vote en Haïti.
 
« L’élection est à la fois un mécanisme et un levier, dans le sens que c’est un chemin, une modalité pour arriver au pouvoir politique », souligne-t-il.
 
« Pendant 200 ans, il y a toujours eu de la part des pouvoirs politiques, l’accaparement du pouvoir politique, mais pas toujours des élections », critique le professeur.
 
Selon lui, les pratiques électorales concurrentielles ont commencé à s’établir très récemment, soit depuis les années 1990.
 
Pour sa part, le secrétaire exécutif de la Pohdh, Antonal Mortimé, espère que « les acteurs politiques trouvent un consensus pour organiser les élections » tout en se questionnant sur la possibilité de réaliser des « élections sérieuses » en 3 mois.
 
En trois ans, l’administration Michel Martelly et le parlement ont mis sur pied 4 conseils électoraux, qui n’ont pas pu réaliser les élections.
 
 
https://www.alainet.org/es/node/102191?language=es
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