Une victoire sur notre route vers une déclaration internationale sur les droits des paysannes et des paysans !

26/06/2014
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Vendredi 27 juin, l’Assemblée du Conseil des Droits de l’Homme a voté  en faveur d’une résolution autorisant la poursuite du processus en vue de rédiger une déclaration internationale sur les droits des paysan-ne-s et autres personnes travaillant en zone rurale. La Bolivie est en charge de démarrer les consultations informelles avec les Etats et la société civile et d’organiser une seconde session du groupe de travail intergouvernemental à composition non limitée, prévue en novembre 2014.
 
Ce projet de déclaration émane du mouvement paysan international La Via Campesina qui travaille sur ce dossier depuis plus de 10 ans. La Via Campesina, mouvement composé de plus de 164 organisations paysannes à travers 73 pays s’attache à identifier les discriminations subies par les personnes travaillant en zones rurales (paysans, ouvriers agricoles, nomades, pêcheurs, peuples indigènes, sans terre…) et à déterminer, avec l’appui d’organisations telles que FIAN-international et le CETIM (Centre Europe Tiers Monde), les droits spécifiques liés à ce groupe de personnes.
 
Après plusieurs études réalisées par le Comité consultatif du Conseil des Droits de l’Homme, l’Assemblée dudit Conseil a accepté l’étude finale en mars 2012 et a voté, en septembre 2012, une résolution visant à la mise en place d’un groupe de travail intergouvernemental ouvert chargé de rédiger une déclaration sur la base du projet annexé à l’étude finale. En juillet 2013, ce groupe intergouvernemental a tenu sa première session de travail.
 
Lors de cette 26ème session du Conseil des Droits de l’Homme, les Etats membres ont donc pris position sur la résolution déposée par la Bolivie. 29 pays l’ont soutenue, 13 se sont abstenus, et 5 ont voté contre.
 
Pour La Via Campesina, ce résultat est une réussite car il démontre d’une adhésion croissante à ce processus (en 2012, le résultat était de 23 pour, 16 abstentions et 9 contre). Il est à souligner que des pays comme la France, l’Autriche, l’Allemagne, l’Italie et l’Irlande qui étaient précédemment opposés ont pris l’option de s’abstenir. C’est non seulement le résultat d’un plaidoyer intense des organisations paysannes de La Coordination Européenne Via Campesina Europe et de la société civile auprès de leurs gouvernements respectifs, mais aussi le signe encourageant d'un regard plus positif des gouvernements sur l'agriculture paysanne. Pendant la session, des délégations de La Via Campesina se sont également succédées pour poursuivre le plaidoyer.
 
Dans les mois futurs, la Via Campesina et ses alliés redoubleront d’efforts pour tenter de réduire les réticences qui demeurent encore auprès de certains Etats et pour les convaincre de la nécessité d’une telle déclaration. Ce projet de déclaration internationale est utile à la protection de l’ensemble de l’agriculture paysanne au niveau mondial qui fournit plus de 70% des aliments en ayant à peine 25% de terres à disposition. Il n’y a pas de fossé entre le nord et le sud, La Via Campesina en est la preuve.
 
La Via Campesina remercie la Bolivie, l’Afrique du Sud, Cuba et l’Équateur pour les efforts qu’ils ont fournis afin de faciliter un processus de travail constructif sur ce dossier au sein du Conseil des Droits de l’Homme.
Genève, 27 juin 2014

 

https://www.alainet.org/de/node/86723
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