La Via Campesina se réjouit de l’initiative du Conseil des Droits de l’Homme pour répondre à l’impunité des multinationales

26/06/2014
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La Via Campesina se réjouit de la résolution adoptée par le Conseil des Droits de l’Homme des Nations unies de mettre en place un traité contraignant pour punir les crimes des sociétés transnationales (STNs). « C’est une victoire pour les paysans, qui ne sont pas en mesure dans la plupart des cas d’accéder à des systèmes judiciaires contre l’impunité des STNs. En outre, au regard des activités agricoles qui sont capturées par les multinationales, cet instrument sera un excellent outil pour les victimes d’accaparement des terres par des STNs. Nous remercions les pays qui ont pris l’initiative ainsi que ceux qui ont voté en sa faveur » a déclaré Themba Chauke du mouvement sud-africain des sans-terres (Landless Peoples' Movement, LPM), membre de La Via Campesina.
 
Violence, expulsions, intimidations, criminalisation des luttes et assassinats des paysans qui défendent leurs vies, leurs terres et leurs communautés sont devenues des pratiques courantes de l’agro-industrie et des STNs, avec les élites locales et les gouvernements. Cette violence est liée à la privatisation de la nature, la concentration des terres, le contrôle accru des multinationales sur la chaîne alimentaire.
 
Les multinationales telles que Nestlé, Syngenta, Bayer, etc. sont responsables de nombreux crimes tels que les expulsions foncières violentes, l’abus et la contamination des biens communs (semences, eau, terre, …), la promotion d’une malbouffe malsaine et l’augmentation de l’utilisation de produits toxiques dans la production alimentaire. Le système alimentaire industriel exploite les travailleurs agricoles et de l’alimentation, en particulier ceux sans statut juridique.
 
L'approbation de la résolution est un pas en avant pour équilibrer le pouvoir et la responsabilité de ces multinationales, et réduire l'impunité dans le monde entier. Les mouvements sociaux et les ONGs ont efficacement réussi à faire pression sur les États afin d’approuver la résolution présentée. « L’objectif de la mobilisation n’est pas seulement de faire pression sur les États afin qu’ils mettent en place des lois pour contrôler les entreprises et protéger nos droits, mais également de dénoncer ‘l’architecture de l’impunité’ qui protège les activités des STNs et porte atteinte aux droits de l’homme à travers les accords économiques, la longue histoire d’ajustements structurels imposés par le FMI et les accords de libre-échange » a déclaré Leandro Scalabrin du Mouvement des victimes des barrages (Movimento dos Atingidos por Barragens, MAB) au Brésil.
Genève, le 27 juin 2014
https://www.alainet.org/de/node/86718?language=en
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