“La récupération économique du Venezuela est-elle durable ?” : le rapport du CEPR (Washington)

27/09/2012
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Le Centre de Recherches Économiques et Politiques (CEPR), basé à Washington, vient de publier ce 26 septembre 2012 son dernier rapport  intitulé La récupération économique du Venezuela est-elle durable ?”.
 
Mark Weisbrot, directeur du CEPR, rappelle que durant les treize années de gouvernement Chávez, la majorité des experts ont annoncé que l’effondrement économique était au tournant mais que “ces prévisions étaient basées non sur des données concrètes mais sur des désirs”.
 
Le CEPR indique que la modification apportée par le président vénézuélien à la politique pétrolière a permis de créer “des fonds pour l’investissement dans le secteur social” et que “le Venezuela a construit 2,5 fois plus de logements que les États-Unis en 2011 : chiffres importants si on les compare à la population vénézuélienne“. La construction d’oeuvres civiles a augmenté de 22% en 2011, impulsée par la Grande Mission Logement (Gran Misión Vivienda), qui a construit 147 mille logements jusqu’à l’an dernier et planifie d’en construire 200 mille de plus jusqu’à la fin de 2012.
 
L’étude mentionne les fonds de développement sino-vénézuéliens, le contrôle des changes, le contrôle des finances publiques et les grands investissements comme facteurs-clefs pour asseoir la stabilité économique du pays. La disponibilité à présent vérifiée de la majeure réserve de pétrole du monde, “près de 500 milliards de barils” et la stabilité politique depuis le retour de l’économie pétrolière sous contrôle de l’État, confèrent au Venezuela “la capacité de maintenir des taux solides de croissance économique.
 
Le rapport analyse en détail la réaction de l’actuelle équipe gouvernementale face aux deux récessions économiques, en 2003 et en 2009.
 
La première récession fut la conséquence du coup d’État contre le président Chavez en 2002 et du lock-out des gérants pétroliers en 2002-3. Ce sabotage de la part des cadres supérieurs de Pdvsa (Petróleos de Venezuela) fit chuter la production pétrolière au niveau quasi zéro avec de graves dommages pour le pays. La seconde récession eut lieu à la suite de la chute des prix du pétrole (2008) et de la crise économique mondiale (2009).
 
Durant la période de récupération économique à la suite du lock-out pétrolier, le Fonds Monétaire International (FMI) avait sous-estimé la reprise de l’économie vénézuélienne, avec des marges de 10,6%, 6,8% et 5,8% pour les années 2004 et 2006. En réalité, l’économie du Venezuela a connu une croissance, respectivement, de 16,8%, 9,3% et 10,3%.”
 
La seconde récession en 2009 avait assombri les perspectives de croissance. “Or, l’économie vénézuélienne a de nouveau défié la majorité des prévisions par une croissance de 4,2% en 2011 et de 5,6% au premier semestre de 2012”.
 
Le rapport mentionne le superavit en comptes courants de 24,6 milliards de réserves en US$ (6,6% du PIB dans les 12 derniers mois). “Avec les prévisions de stabilité et l’augmentation des prix du baril de pétrole, un problème dans les paiements internationaux du Venezuela est hautement improbable“.
 
Sur l’inflation les analystes du CEPR sont optimistes au vu sa baisse continue dans les huit derniers mois (de 27,6% à 19,4%). Sur l’investissement dans les bons du trésor, Weisbrot a signalé qu’il s’agit d’une bonne affaire. “Sur la base de la capacité de paiement de la dette publique et si on se tourne vers le futur, le prix des titres du trésor vénézuélien est certainement sous-évalué“.
 
Les économistes Mark Weisbrot et Jake Johnston concluent que “la récupération de l’économie vénézuélienne, ainsi que l’augmentation de la qualité de vie, la réduction de la pauvreté, l’accès majeur à l’éducation et à la santé, depuis que le gouvernement bolivarien a repris le contrôle de l’industrie pétrolière il y a dix ans, rendent très probable une réélection du président Hugo Chávez le 7 octobre”.
 
Graphiques du rapport. (Cliquer pour agrandir.)
 
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Note : nous publions par ailleurs ci-dessous un tableau reprenant les derniers sondages réalisés par les instituts les plus expérimentés (privés ou publics) pour la prochaine élection présidentielle du 7 octobre. En effet, face à une défaite annoncée, il est possible que l’opposition de droite s’appuie de nouveau sur les grands médias pour refuser le verdict des urnes et ignorer les avis positifs exprimés par les observateurs étrangers sur le mode de scrutin. Dans ce cas le plan consisterait à dénoncer la “fraude de Chavez”, et à préparer des actes de violence destinés aux agences internationales, etc…
 
 
Traduction : Thierry Deronne
 
https://www.alainet.org/de/node/161319?language=es
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