Tour du monde de la dette
10/01/2007
- Opinión
C’est un véritable tour du monde que nous propose l’actualité de la dette. Attachez vos ceintures, c’est parti...
+ Deux dictateurs disparaissent dans des conditions fort différentes. Au Chili, Pinochet est mort sans avoir été jugé ni exprimé le moindre regret, bien au contraire. Quel responsable chilien dira publiquement que la dette qu’il a contractée au nom du Chili entre 1973 et 1990, avec la complicité du gouvernement des Etats-Unis, de la Banque mondiale, du FMI et des grandes puissances, est odieuse et n’a pas à être remboursée ? En Irak, Saddam Hussein a été pendu à la va-vite, sans avoir été jugé pour la totalité des crimes dont il était accusé. Le peuple irakien continuera de rembourser la dette odieuse contractée en son nom par Saddam puis par les puissances occupantes après 2003. Opposé fondamentalement aussi bien aux exactions du régime de Saddam Hussein, soutenu depuis les années 1970 par les pays occidentaux avant d’être mis au ban des nations en 1990, qu’à l’invasion militaire des Etats-Unis et de leurs alliés en violation du droit international, le CADTM France tient à rappeler son refus catégorique de la peine de mort. Comme le disait si bien Victor Hugo, on ne lave pas du sang avec du sang, mais avec des larmes...
+ Deux victoires électorales sont venues donner le sourire cet automne. En Equateur, Rafael Correa a été élu président grâce à un discours de rupture avec la logique dominante, représentée au second tour par le milliardaire de la banane. Pourvu que l’espoir ne soit pas déçu dans ce pays qui a déjà traversé de tels moments prometteurs. Quelques jours plus tard, au Venezuela, Hugo Chavez était réélu avec une confortable avance. De quoi poursuivre la modification en profondeur des rapports sociaux entamée depuis son accession au pouvoir, en attendant de s’attaquer un jour, qui sait, à la dette. Champagne !
+ En décembre 2006, la Sierra Leone a achevé de franchir tous les obstacles de l’initiative PPTE (Pays pauvres très endettés). Comme son gouvernement a bien appliqué toutes les recommandaions des experts néolibéraux du FMI et de la Banque mondiale, elle aura droit à une remise de dette. Si les montants dûs diminuent, la logique demeure et l’économie de la Sierra Leone est sous contrôle. Du FMI, mais toujours pas de son propre peuple... Le mois précédent, Haïti intégrait cette même initiative. Les critiques du CADTM envers PPTE sont nombreuses et largement développées sur www.cadtm.org. Insuffisante, très en retard, cette initiative cherche à rendre la dette juste « soutenable » (quel horrible mot !) et à relégitimer la domination des tenants du modèle actuel, fortement mise à mal dans les années 1990.
+ Avec quelques mois d’avance, les Philippines ont décidé fin décembre de rembourser d’un coup la totalité de la somme qu’elles devaient au FMI, soit 220 millions de dollars. La parenthèse de la crise asiatique de 1997- 1998 se referme enfin. On peut se féliciter du fait que les Philippines ne seront plus aussi dépendantes du FMI, mais il ne faut surtout pas oublier que la dictature de Ferdinand Marcos a profondément marqué le pays et que la dette actuelle en est l’héritière directe. L’argument de la dette odieuse doit s’appliquer là aussi... Comme dit Jubilé Sud, « on ne doit rien, on ne paie rien ! »
+ Un épisode emblématique de la mondialisation s’est déroulé en Thaïlande. Le 18 décembre, alors que sa monnaie est en nette appréciation face au dollar, ce qui laisse présager des attaques spéculatives, le gouvernement annonce une mesure drastique de contrôle des capitaux : le gel pendant un an de 30% des dépôts en devises étrangères excédant 20 000 dollars. Ceux qui voudront récupérer leur argent plus vite n’en recevront que les deux tiers. Le lendemain, la Bourse de Bangkok perd 15% et le gouvernement revient sur sa décision. Le surlendemain, la Bourse regagne plus de 11%, effaçant presque ses pertes de la veille. Les marchés ont gagné, une fois de plus. Mais il est de plus en plus urgent d’inverser le rapport de force...
+ La Chine a toute sa place dans la mondialisation actuelle : les inégalités y explosent. Selon une étude de la Banque mondiale citée par The Financial Times, le revenu des 10% de Chinois les plus pauvres a baissé de 2,4% entre 2001 et 2003, alors que celui des 10% les plus riches a augmenté de 16%. On les félicite ?
Source: Comité pour l'annulation de la Dette du Tiers Monde (CADTM)
http://www.cadtm.org
+ Deux dictateurs disparaissent dans des conditions fort différentes. Au Chili, Pinochet est mort sans avoir été jugé ni exprimé le moindre regret, bien au contraire. Quel responsable chilien dira publiquement que la dette qu’il a contractée au nom du Chili entre 1973 et 1990, avec la complicité du gouvernement des Etats-Unis, de la Banque mondiale, du FMI et des grandes puissances, est odieuse et n’a pas à être remboursée ? En Irak, Saddam Hussein a été pendu à la va-vite, sans avoir été jugé pour la totalité des crimes dont il était accusé. Le peuple irakien continuera de rembourser la dette odieuse contractée en son nom par Saddam puis par les puissances occupantes après 2003. Opposé fondamentalement aussi bien aux exactions du régime de Saddam Hussein, soutenu depuis les années 1970 par les pays occidentaux avant d’être mis au ban des nations en 1990, qu’à l’invasion militaire des Etats-Unis et de leurs alliés en violation du droit international, le CADTM France tient à rappeler son refus catégorique de la peine de mort. Comme le disait si bien Victor Hugo, on ne lave pas du sang avec du sang, mais avec des larmes...
+ Deux victoires électorales sont venues donner le sourire cet automne. En Equateur, Rafael Correa a été élu président grâce à un discours de rupture avec la logique dominante, représentée au second tour par le milliardaire de la banane. Pourvu que l’espoir ne soit pas déçu dans ce pays qui a déjà traversé de tels moments prometteurs. Quelques jours plus tard, au Venezuela, Hugo Chavez était réélu avec une confortable avance. De quoi poursuivre la modification en profondeur des rapports sociaux entamée depuis son accession au pouvoir, en attendant de s’attaquer un jour, qui sait, à la dette. Champagne !
+ En décembre 2006, la Sierra Leone a achevé de franchir tous les obstacles de l’initiative PPTE (Pays pauvres très endettés). Comme son gouvernement a bien appliqué toutes les recommandaions des experts néolibéraux du FMI et de la Banque mondiale, elle aura droit à une remise de dette. Si les montants dûs diminuent, la logique demeure et l’économie de la Sierra Leone est sous contrôle. Du FMI, mais toujours pas de son propre peuple... Le mois précédent, Haïti intégrait cette même initiative. Les critiques du CADTM envers PPTE sont nombreuses et largement développées sur www.cadtm.org. Insuffisante, très en retard, cette initiative cherche à rendre la dette juste « soutenable » (quel horrible mot !) et à relégitimer la domination des tenants du modèle actuel, fortement mise à mal dans les années 1990.
+ Avec quelques mois d’avance, les Philippines ont décidé fin décembre de rembourser d’un coup la totalité de la somme qu’elles devaient au FMI, soit 220 millions de dollars. La parenthèse de la crise asiatique de 1997- 1998 se referme enfin. On peut se féliciter du fait que les Philippines ne seront plus aussi dépendantes du FMI, mais il ne faut surtout pas oublier que la dictature de Ferdinand Marcos a profondément marqué le pays et que la dette actuelle en est l’héritière directe. L’argument de la dette odieuse doit s’appliquer là aussi... Comme dit Jubilé Sud, « on ne doit rien, on ne paie rien ! »
+ Un épisode emblématique de la mondialisation s’est déroulé en Thaïlande. Le 18 décembre, alors que sa monnaie est en nette appréciation face au dollar, ce qui laisse présager des attaques spéculatives, le gouvernement annonce une mesure drastique de contrôle des capitaux : le gel pendant un an de 30% des dépôts en devises étrangères excédant 20 000 dollars. Ceux qui voudront récupérer leur argent plus vite n’en recevront que les deux tiers. Le lendemain, la Bourse de Bangkok perd 15% et le gouvernement revient sur sa décision. Le surlendemain, la Bourse regagne plus de 11%, effaçant presque ses pertes de la veille. Les marchés ont gagné, une fois de plus. Mais il est de plus en plus urgent d’inverser le rapport de force...
+ La Chine a toute sa place dans la mondialisation actuelle : les inégalités y explosent. Selon une étude de la Banque mondiale citée par The Financial Times, le revenu des 10% de Chinois les plus pauvres a baissé de 2,4% entre 2001 et 2003, alors que celui des 10% les plus riches a augmenté de 16%. On les félicite ?
Source: Comité pour l'annulation de la Dette du Tiers Monde (CADTM)
http://www.cadtm.org
https://www.alainet.org/de/node/119543
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